Nettoyage orgue de chœur de St Patrice. Avril 2023

23 avril 2023

Le nettoyage précédent remonte à une centaine d’années.

Quelques informations trouvées sur le site de l’Inventaire national des orgues : 

Cet orgue portatif à tuyaux polyphones de Louis Debierre a été commandé en novembre 1895 et livré en février 1896. Il est resté intact depuis lors. Sa réalisation et son harmonisation sont particulièrement remarquables.

Description physique :

Le buffet est un meuble en chêne avec jalousies sur le dessus et le devant, commandées par des genouillères.

La console a un clavier unique transpositeur à l’origine, actuellement bloqué, s’étendant sur 6 octaves (Fa0-Si5) avec 56 notes utiles. Les tirants de registres en bois sont au- dessus du clavier.

La partie instrumentale comprend un sommier à gravures et coulisses, en chêne, qui occupe toute la surface intérieure du meuble ; la laye est à l’arrière à l’aplomb du clavier. La division diatonique est inversée entre les basses et les dessus : les jeux de basses sont en « V », les jeux de dessus sont en mitre. La coupure des jeux se fait entre si2 et ut3 (24 notes pour les basses et 32 notes pour les dessus).

La transmission est mécanique suspendue à pilotes foulants.

Le tirage des jeux est mécanique avec un système de combinaison libre par rotation d’un quart de tour des registres et appel par deux tirants

Le tempérament est égal (diapason : La3 = 435 Hz)

La soufflerie est un réservoir à tables parallèles (1 pli), placé sous le banc, actionnable par l’organiste au moyen de deux pompes aux pieds actuellement débranchées ; à l’origine elle pouvait également être mue par un souffleur à la droite de l’organiste, mais les rotules et le levier ont disparu. L’instrument est équipé d’un ventilateur électrique.

La tuyauterie est entièrement d’origine, en sapin pour quelques basses, en étain et de fabrication Mazure pour les dessus. Marques au poinçon. Les basses du Bourdon 8, du Violoncelle 8 et de la Flûte 4 sont constituées de tuyaux polyphones capables de produire chacun deux à trois notes différentes grâce à des clapets actionnés pneumatiquement.

Histoire de cet orgue :

Le facteur d’orgue nantais Louis Debierre (1842-1920) a développé l’idée d’un orgue transportable, peu encombrant et qui pourrait servir dans les colonies françaises et à l’étranger, ainsi que dans les paroisses de métropole désireuses d’avoir un instrument à tuyaux pour un coût accessible.

Il commença par construire des orgues de deux ou trois jeux dont la tuyauterie, la mécanique et la soufflerie seraient disposées derrière la console dans une disposition rappelant un gros harmonium. Pour réduire encore l’encombrement, il mit au point un système de tuyaux polyphones. Dans les basses, un même tuyau pouvait produire plusieurs sons différents grâce à un système de clapets modifiant la hauteur de son du tuyau. Les inconvénients étaient limités car la polyphonie exige rarement des accords tassés dans le grave. Le 18 août 1882, il déposa le brevet (n° 150638) de ce système.

Les polyphones remportèrent un succès immédiat et c’est par centaines que des exemplaires en furent livrés partout dans le monde. Lorsque les instruments étaient destinés à des églises situées dans des régions tropicales, le bois était traité à l’arsenic, finissant de décourager les insectes xylophages.